Visiter Trabzon : que faire, que voir à Trabzon et aux alentours ?

Lors d’un séjour en Turquie, peu sont ceux qui poussent leur exploration jusqu’au Nord-Est du pays pour visiter Trabzon. Pourtant, la Turquie, ce n’est pas qu’Istanbul, les plages égéennes ou les montagnes d’Anatolie ! Si vous souhaitez vous lancer hors des sentiers battus, aventurez-vous à travers les collines boisées et verdoyantes de la région de Trabzon et Rize, au bord de la mer noire, à la frontière avec la Géorgie. Je vous propose ci-dessous quelques idées de visites à faire dans la région.

Trabzon est la toponymie turque actuelle de la ville de Trébizonde, fondée plusieurs siècles avant notre ère par des colons grecs, au bord de la mer Noire, dans la région du Pont. Cette ville a toujours été un lieu de commerce dynamique, avant de devenir un point de passage obligé des voyageurs vers l’Asie et une étape des routes de la soie. En 1204, la ville devient la capitale de l’Empire byzantin de Trébizonde (13ème – 15ème siècles) qui tiendra deux siècles avant d’être repris par les ottomans (1461).

Cette histoire riche a rendu la région fort cosmopolite jusqu’à l’instauration de la république turque : des turcs mais aussi des grecs, des lazes ou des arméniens s’y côtoyaient.

J’ai visité Trabzon en plein été, à une période où la ville étouffait sous la chape de plomb de son climat subtropical. L’air y était infiniment lourd, le ciel infiniment bas et l’on croulait sous des nuages infiniment sombres… J’y ai débarqué après un périple infiniment long (presque 18h) en bus de nuit… Autant dire que je n’ai pas découvert la ville dans les meilleures dispositions. [D’ailleurs, vous trouverez en fin d’article quelques recommandations pour choisir mieux que moi quand visiter Trabzon !]

Quoi qu’il en soit, la pesanteur ambiante a quelque peu entamé mon énergie habituelle et j’ai été relativement peu enthousiasmée par les lieux (même s’il y avait tout de même de très belles choses à voir, ne vous inquiétez pas). J’espère que cela ne se ressentira pas trop dans mes développements.

La ville de Trabzon, en tant que telle, n’est pas forcément la raison pour laquelle on vient visiter la région. Généralement, elle sert plutôt de point d’ancrage pour explorer les alentours (cf. section suivante). Cela dit, la ville compte quelques points d’intérêt. Voici ce que vous pouvez y faire.

Pour bien visiter Trabzon, vous pouvez commencer par un aperçu général de la ville en montant un peu sur ses hauteurs. Non loin de la colline « Boztepe » se trouve un ancien couvent byzantin (« monastère de filles »). En tant que telles, les ruines sont relativement modestes mais la vue sur la ville est jolie. Le jour où je m’y suis rendue le ciel était plutôt couvert, mais je suppose qu’en fin de journée au coucher du soleil le panorama depuis le couvent (ou depuis Boztepe) doit être vraiment beau. D’ailleurs, des couples y font faire leurs photos de mariage et c’est aussi un spectacle en soi !

L’adresse :

Du côté Ouest de la ville, non loin du bord de mer, vous trouverez la petite église byzantine Ayasofya (Sainte-Sophie). On y voit encore assez bien les peintures qui recouvraient les murs. Tout comme sa grande soeur d’Istanbul, cette ancienne église est aujourd’hui convertie en mosquée.

L’adresse :

Parmi les points d’intérêt de la ville, il est souvent fait référence au Manoir d’Atatürk (parfois appelé le Pavillon d’Atatürk). Il s’agit d’une maison relativement excentrée, sur les hauteurs de la ville, et dans laquelle il s’est rendu 3 fois seulement… Si vous avez du temps, tant mieux. Si vous n’en avez pas, zappez sans trop de regrets. Il y a des musées dédiés à Atatürk bien plus conséquents, notamment à Izmir, Ankara et Istanbul.

L’adresse :

Lorsque vous visitez Trabzon, vous pouvez inclure dans votre programme une balade le long de la côte. Vous verrez que le bord de mer est assez simple. Ne vous attendez pas à l’effervescence de la côte d’Azur ! Cela dit, il y a une piste cyclable qui longe la côte et vous pourrez profiter d’un joli coucher de soleil.

Pour ce qui est de la baignade, personnellement je n’ai vu personne dans l’eau (il faut dire que la météo ne s’y prêtait pas vraiment) et aucun signe d’exploitation de la côte par des plagistes. Cela étant dit, il y a quelques plages plus fréquentées notamment à l’Est de la ville. Attention, ce sont des galets, donc relativement peu propice à y rester longtemps sans transat approprié : vous êtes prévenus 🙂

On vient généralement à Trabzon pour visiter les alentours. La campagne environnante est en effet à couper le souffle : verdoyante, vallonée… Elle compte quelques magnifiques sites à ne surtout pas manquer.

Pour faire ces visites, il est préférable d’être motorisé de façon autonome. En effet, quelques mini-bus font le trajet vers le monastère de Sümela (la visite incontournable de la région), par exemple, mais les horaires sont aléatoires. Vous risquez de devoir faire du stop pour rentrer. Pour les autres sites, je n’ai pas connaissance de moyens de transports publics très organisés. Vous risquez de perdre beaucoup de temps.

C’est pour ce genre de raison que vous pouvez faire appel à des tours operators organisant des excursions aux environs de Trabzon (généralement à la journée). C’est ce que j’ai fait mais, pour être honnête, la guide mandatée ce jour-là par la compagnie que j’avais contactée (Trabzon Günübirlik Turlar – Sümela Tours, pour ne pas les citer) était en dessous de tout. Aucune explication, aucun programme clair… Tout notre petit groupe se regardait perplexe à chaque arrêt sans qu’aucune directive ou explication ne soit fournie. A mon avis, préférez une autre agence.

Le Monastère de Sümela, construit à flanc de falaise, est l’un des principaux attraits touristiques de la région : c’est LA visite incontournable si vous visitez Trabzon.

Ce monastère est construit sur un site qui, à l’origine, était une simple grotte dans la falaise. D’après la légende, au 4ème siècle après J-C., deux moines grecs – Barnabas et Sophronios – y ont découvert une icône de la Vierge Marie. Ils décident alors d’y construire une église. Au fil du temps, l’édifice s’agrandit pour devenir un monastère (qui figure aujourd’hui sur la liste indicative de l’UNESCO).

Les peintures et fresques qui ornent les murs du monastère sont bien conservées et remarquablement restaurées. L’ensemble est vraiment impressionnant.

Comment y accéder : personnellement, n’étant pas motorisée, je m’y suis rendue en excursion organisée, après avoir échoué à trouver un dolmuş (mini-bus) à une heure qui me convenait. Mais il existe en principe bel et bien une ligne de mini-bus qui vous permet de vous y rendre, si vous êtes plus chanceux que moi.

En tout cas, le choix d’une excursion organisée m’a bien facilité la vie et je n’ai pas eu à me préoccuper des frais d’entrée, de parking etc. Si vous y allez par vos propres moyens, il peut néanmoins y avoir un peu de marche entre le parking et l’entrée du monastère. Une navette vous permet d’en faire une bonne partie. La route vous permet d’entrevoir le monastère de loin. D’ailleurs, un peu avant l’entrée du monastère, il y a une petite chapelle (c’est fléché) qui vous offre un très beau point de vue sur l’édifice à flanc de falaise.

Uzungöl signifie littéralement « lac long ». Situé dans l’arrière pays de Rize, ce lac d’ 1 km de long attire en été de nombreux visiteurs qui viennent y chercher un peu de fraîcheur (notamment des touristes des pays du Golfe).

Entouré de collines verdoyantes, avec les minarets d’une mosquée qui se dressent au bord de l’eau, il offre de très jolis points de vue… à condition que la météo soit clémente ! En effet, l’été, le climat subtropical a tendance à créer des poches d’humidité et de brouillard stagnant qui amoindrissent la visibilité. [cf. les photos ci-dessous… on aura connu plus clair]

Autour du lac, plusieurs sentiers vous permettent d’explorer l’endroit et, le cas échéant, de prendre un peu de hauteur. Cela dit, lorsque vous recourez à un tour operator, vous n’avez pas forcément le temps nécessaire pour vous aventurer fort loin.

Voici une photo de la région un jour où il faisait plus clair. C’est le genre de paysage que vous pouvez espérer autour du lac :

La région de Trabzon et de Rize est célèbre pour sa culture du thé. Il y a en effet dans la zone plusieurs grosses exploitations qui approvisionnent toute la Turquie (et bien plus encore !), notamment sous la marque Çaykur mais pas uniquement !

A ma connaissance, ces exploitations ne sont pas visitables à l’improviste. Il faut nécessairement prendre contact avec un tour operator qui organise des visites de groupe au Ziraat Tea Garden ou au Çaykur Tea Garden. Vous trouverez des offres sur Tripadvisor ou en vous renseignant auprès de votre hôte s’il est coopératif.

Indépendamment d’une visite organisée, si vous êtes motorisés, je vous conseille vivement de circuler dans les petites routes qui s’écartent de la voie longeant la côte. Vous aurez ainsi l’occasion de traverser des champs de thé.

Outre le thé, la région est aussi connue pour sa culture des noisettes. De nombreuses confiseries locales incluent cet ingrédient dans leur composition et c’est un vrai délice. Il y a fort à parier qu’aux cours de vos pérégrinations vous tombiez sur des vendeurs locaux vous proposant toutes sortes de délices à la noisette.

Personnellement je me suis laissée tenter (de nombreuses fois) par les Muksa (voir ci-dessous). Cette confiserie qui est juste fantastique. Une fine couche de pate de fruit (fruit leather, similaire au lavashak iranien pour ceux qui connaissent) renfermant une délicieuse crème de noisette fraiche…

Si vous visitez Trabzon et sa région en étant motorisés par vos propres moyens ou si votre tour operator vous le propose, n’hésitez pas à visiter la grotte de Karaca. C’est un site géologique assez impressionnant car il s’agit en fait d’un vaste réseau de plusieurs grottes reliées entres elles. Les formations rocheuses sont vraiment superbes et il y fait bien frais (en été, croyez-moi, ce n’est pas négligeable !). Le parcours est très bien balisé et adapté aux petits et aux grands.

D’ailleurs, si vous souhaitez une idée d’itinéraire dans la région (sur un long weekend par exemple) en étant motorisés, n’hésitez pas à consulter le blog de Graine de Stambouliote et son article sur Trabzon et Rize. Le parcours proposé est très plaisant à mon avis 🙂

Situé à l’extrême Nord-Est de la Turquie, Trabzon a un climat humide subtropical. Les hivers sont plutôt doux et les étés sont chauds et très humides (juillet est traditionnellement le mois le plus humide). Si vous le pouvez, optez plutôt pour une visite au printemps ou à l’automne. Cela vous permettra de bénéficier d’une météo agréable et d’un ciel moins bas. Vous pourrez ainsi prendre de jolies photos lors de vos excursions.

Trabzon est située à l’extrême Nord-Est de la Turquie. Parce qu’elle est excentrée, le plus simple est sans doute de s’y rendre en avion. Depuis Istanbul et Ankara il y a plusieurs vols par jour.

Pour les adeptes du voyage terrestre, il y a aussi des bus qui viennent des quatre coins du pays. Attention néanmoins : vous vous engagez probablement pour un long voyage ! Il existe un bus qui longe toute la côte de la mer noire, depuis Istanbul. Le trajet dure environ 17-18 heures. Personnellement je suis arrivée de Şanlıurfa (Urfa) dans le Sud-Est, au terme d’un voyage de presque 18h également.

Des bus vous permettent aussi de rejoindre Trabzon depuis la Géorgie. Depuis Batumi, la deuxième plus grosse ville du pays, il vous suffit de prendre le bus n° 16 jusqu’au poste frontière de Sarpi/Sarp puis de passer la frontière à pied avant de remonter dans un mini-bus turc qui vous conduira jusqu’à Trabzon en environ 2 heures. A cet égard, la compagnie Ali Osman Ulusoy est efficace.

Si vous voulez visiter Trabzon et que vous avez un peu de budget, choisissez un hôtel en centre-ville. C’est assez animé et agréable, surtout le soir. J’insiste sur le centre ville car le plan de la ville m’a semblé assez complexe. Il y a plusieurs niveaux de voierie et il n’est pas toujours facile de récupérer une rue située en contre-bas si vous avez pris une artère en hauteur…). Restez autour de la place centrale (Meydan) ou des rues Karamanmaraş Cd. et Uzun Sk. Cela vous simplifiera beaucoup les choses à mon avis.

Si vous packbackez à moindre coût, le seul hostel de la ville se nomme Hostel Adelante El Destino (la propriétaire est professeure d’espagnol, d’où le nom). C’est petit, avec une ambiance très familiale, et pas trop mal localisé. Cela dit, je ne suis pas sûre qu’il tourne toute l’année.

Bonne visite !

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• Mon article sur Van et le Lac de Van
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• Ou celui sur les spécialités culinaires géorgiennes pour savoir tout de suite quoi dévorer lors de votre premier repas sur place.