Bien qu’elle soit la capitale administrative de la Turquie, Ankara se fait généralement voler la vedette par Istanbul, la capitale économique qui est beaucoup plus touristique. Et pourtant, Ankara est une ville fort plaisante à visiter qui constitue en outre un bon point de départ vers d’autres destinations turques (la Cappadoce notamment mais aussi, à l’Est, la région de Kars ou la région de Van). Voici donc quoi faire et quoi voir à Ankara.

Ankara a tous les airs d’une ville nouvelle mais son histoire remonte en réalité très loin dans l’Antiquité.

En effet, la cité existait déjà à l’époque de la civilisation Hittite, c’est à dire deux millénaires avant notre ère. La ville passe ensuite sous domination phrygienne (vers 1200 avant J.-C.), puis perse achéménide (6ème siècle avant J.-C.), puis grecque (4ème siècle avant J.-C.), puis romaine (2ème s. avant J.-C.) et byzantine (4ème siècle de notre ère) avant d’être prise par les Ottomans (à la fin du 14ème siècle). Connue à l’époque en Occident sous le nom d’Angora, elle demeure une petite bourgade jusqu’au début du 20ème siècle, lorsque Atatürk la choisit pour en faire la capitale de la Turquie moderne (en 1923).

Aujourd’hui, les vestiges de cette longue histoire sont relativement rares et la ville présente essentiellement une architecture contemporaine. Il subsiste toutefois quelques sites historiques importants qui témoignent de ce riche passé. En outre, visiter Ankara est un must pour les admirateurs d’Atatürk. On le retrouve à presque tous les coins de rue.

Des portraits d’Atatürk un peu partout dans la ville
Un exemple de l’architecture du centre ville d’Ankara

Visiter Ankara ou Istanbul ?

Ankara et Istanbul sont un peu comme La Haye et Amsterdam : l’une est la capitale administrative tandis que l’autre peut être qualifiée de capitale économique et touristique.

Il est certain que comparée à Istanbul, Ankara ne possède pas la même profusion historique et architecturale (ni probablement la même night life, bien que j’avoue ne pas avoir beaucoup de connaissances en la matière). Malgré plusieurs sites intéressants, soyons honnêtes : il est très difficile de concurrencer l’ancienne Constantinople et ses joyaux qui émerveillent les voyageurs (et les envahisseurs!) depuis des siècles. Aussi, si vous devez faire un choix, je vous recommande vivement de visiter Istanbul en priorité (et d’y consacrer un temps suffisant !).

Cela étant dit, si vous avez un peu de temps libre au cours de votre voyage (avant d’explorer l’Anatolie par exemple) ou si vous avez déjà quelques séjours en Turquie à votre actif et que vous n’avez toujours pas mis un pied à Ankara, cette ville pourrait bien vous ravir le temps d’un weekend. L’agglomération compte en effet quelques sites historiques intéressants : une belle citadelle médiévale, le mausolée d’Atatürk, des vestiges romains, etc. En outre, et bien qu’elle soit beaucoup moins esthétique qu’Istanbul, Ankara est aussi pleine de vie, de culture et d’arts. Enfin, elle constitue un excellent point de départ pour explorer l’Anatolie (par exemple pour aller à Konya, ou faire un extraordinaire voyage en train vers les terres les plus orientales du pays ou avant d’aller en Cappadoce).

A noter qu’Ankara est de taille beaucoup plus contenue qu’Istanbul (environ 5 millions d’habitants alors qu’Istanbul en compte environ 20 millions), ce qui la rend plus facilement « praticable ».

Visiter Ankara : que voir et que faire dans la capitale turque ?

1. Visiter la citadelle d’Ankara

La citadelle est l’un des rares quartiers historiques de la ville. Elle remonterait à l’époque byzantine (ou peut-être même avant) et surplombe la ville, offrant un magnifique panorama. Il s’agit de quelques rues pavées, bordées de maisons traditionnelles (konak) blanches et bois et encerclées par une muraille de pierre.

Par une volée de marches, on accède au point culminant de la forteresse. Il offre une vue assez spectaculaire sur la ville, ses grattes ciels et ses quartiers pauvres, le tout en un coup d’oeil.

L’endroit est dépourvu de voitures et globalement assez clame. C’est l’occasion de faire une pause café ou de prendre un repas en terrasse.

A noter : les abords de la citadelle, sont également très agréables et vivants. Vous y trouverez des cafés et des restaurants avec une jolie vue. Puis un peu en contre-bas le bazar (et le musée des civilisations anatoliennes, cf. point 2).

L’adresse:

2. Explorer le musée des civilisations anatoliennes

Un peu en contre-bas de la citadelle, se trouve l’extraordinaire musée des civilisations anatoliennes. C’est sans doute l’un des meilleurs musées de tout le pays (avec le musée d’archéologie de Urfa que j’ai également adoré, mais je vous en dirai plus dans un autre article). Il a d’ailleurs reçu le prix du meilleur musée européen en 1997.

Le musée permet de passer en revue, en ordre chronologique, des vestiges de toutes les civilisations qui ont peuplé la région depuis des millénaires. On commence par le Paléolithique, puis le Néolithique, le Chalcolithique et l’Age de bronze avec notamment une série impressionnante de « disques solaires » en bronze remarquablement élaborés.

Puis on passe aux Assyriens et à leurs incroyables tablettes qui constituent l’une des premières traces de documents écrits en Anatolie.

La section suivante est dédiée aux Hittites, le peuple aux mille dieux. Vous pourrez admirer des céramiques stupéfiantes.

Vous admirerez ensuite des vestiges phrygiens puis urartéens ainsi qu’une imposante salle remplie d’énormes blocs de pierres qui formaient autrefois des bas reliefs sur divers monuments.

A noter : le musée n’est pas fort grand en tant que tel, mais les collections sont si intéressantes qu’on s’y attarde facilement. Comptez environ 2 heures de visite.

L’adresse :

3. Se rendre au mausolée d’Atatürk (Anıtkabir)

L’incontournable monument d’Istanbul est le mausolée dédié à Mustafa Kemal Atatürk. Il s’agit d’un immense monument surplombant une vaste esplanade et abritant le tombeau du père de la Turquie moderne, fondateur de la république actuelle.

Sous les arcades, et au début de l’allée d’honneur, se trouvent quelques salles avec notamment des voitures anciennes (et autres moyens de locomotion) ayant appartenu à Atatürk. Mais surtout, ne loupez pas l’entrée vers le musée au sous-sol !! Il s’étend sur toute la surface de l’esplanade et est extrêmement fourni et complet. Prévoyez d’y consacrer une bonne heure !

En outre, ne manquez pas non plus la relève de la garde, qui a lieu toute les heures. Elle est assez impressionnante car elle se fait au son des cris des soldats, lesquels sont assez particuliers. Vous en jugerez par vous-mêmes.

Et sinon, au sujet d’Atatürk, vous trouverez des affichages en son honneur un peu partout dans la ville. Voyez par exemple ce magasin sur le chemin vers le mausolée :

L’adresse :

4. La mosquée Hacı Bayram et le temple d’Hercule

Ces deux monuments n’ont rien à voir entre eux mais ils se trouvent sur la même place, au coeur d’Ankara.

Le temple d’Auguste est un vestige romain. Il ne reste de ce temple que quelques ruines consolidées par un échafaudage mais la partie encore debout conserve l’inscription du testament de l’Empereur.

La mosquée qui jouxte le temple recèle le tombeau de Hacı Bayram, un derviche qui fonda la confrérie soufie dite Bayramilik. [Lors de ma visite, je n’ai malheureusement pas pu visiter l’intérieur car c’était l’heure de la sortie de la prière, l’un des premiers jours du mois de ramadan. La place est noire de monde et l’édifice concrètement inaccessible. Si vous voulez me faire un retour, je suis preneuse !].

L’adresse :

Comment se déplacer dans Ankara ?

A mon sens, si vous logez en centre ville, la plupart des déplacements peuvent se faire à pied. Cela vous permettra aussi de visiter Ankara en vous imprégnant de l’atmosphère de la ville.

Autrement, sachez qu’Ankara est pourvue d’un métro qui dessert les endroits stratégiques.

Quand visiter Ankara ?

Ankara est dotée d’un climat continental. Les hivers y sont plutôt rudes (il neige fréquemment) et les étés y sont arides (chauds et secs avec des températures dépassant généralement les 30° C). Les demi-saisons semblent de meilleurs choix. Attention tout de même : c’est au printemps (mars-avril) qu’Ankara enregistre le plus de précipitations! Privilégiez donc plutôt les mois de mai ou juin ainsi que septembre ou octobre.

Comment aller à Ankara ?

En avion, à partir de la France

Il existe des vols directs entre Paris et Ankara toute l’année, même s’ils sont évidemment moins fréquents que depuis et vers Istanbul (en hiver, l’offre reste toutefois plus limitée). La compagnie AJet propose des prix raisonnables. Transavia propose aussi des vols à la belle saison.

Autrement, les compagnies turques comme Pegasus et Turkish Airlines font des liaisons quotidiennes mais en passant quasi systématiquement par Istanbul.

En train ou bus à partir de la Turquie

A partir d’Istanbul, on peut rejoindre Ankara en train en moins de 4h grâce à la ligne rapide (environ un train toutes les heures) ; vous pouvez regarder les horaires ici. Autrement, de nombreux bus font des liaisons quotidiennes ; vous trouverez votre bonheur ici.

Il existe par ailleurs des liaisons ferroviaires avec d’autres villes turques, notamment Konya (voyez mon article sur cette ville), Sivas, Kayseri (en Cappadoce), Kars (via le Doğu Express) et Tatvan (voyez d’ailleurs mon article sur le Van Gölü Express). Vous trouverez toutes les informations sur ce blog que j’adore : Seat 61 Blog. De même pour les bus, il existe des liaisons avec toutes les villes turques (voyez toujours sur le site obilet).

Où loger à Ankara ?

A la vérité, Ankara peut se visiter en une journée, mais si vous souhaitez y loger, je vous recommande deux quartiers qui seront plaisants et pratiques. Le plus pertinent, à mon avis, est de loger près de la citadelle et de Hacı Bayram, par exemple non loin de la station de métro Ulus. Autrement, le quartier de Kızılay est également très vivant et très central. C’est d’ailleurs là que se trouve l’un des rares hostel de la ville (que je ne recommande cependant pas 🙂 ).

Bonne visite !

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